Enfants des rues de Kinshasa

Colonie de vacances du centre Ndako Ya biso

République démocratique du Congo

Enfants des rues de Kinshasa

Depuis plusieurs années, pendant les grandes vacances d’été, le centre d’accueil des enfants des rues Ndako Ya Biso organise une colonie pour aider les enfants à prendre confiance en eux, affirmer leur volonté et résoudre les multiples conflits qui bouillonnent en eux et autour d'eux, dans leur univers familial et social.
Ce n'est en effet qu'à cette condition qu'ils parviendront à restaurer leur personnalité et reconstruire leur identité.

La colonie est un moment important dans notre travail d’encadrement et d’accompagnement des enfants blessés et rejetés. Nous avons constaté qu’elle constitue une approche efficace dans la gestion des émotions et des frustrations des enfants en situation vulnérable. Pour briser la routine dans notre méthode de travail, nous nous efforçons de trouver, chaque année, une thématique qui réponde aux besoins des enfants et à leurs demandes.

Dès les premières années, nous avions placé notre colonie sous le signe de la réconciliation. Notre technique s’appuyait beaucoup sur le dessin et les résultats avaient été satisfaisants. Après la colonie, plusieurs enfants ont pu se réconcilier avec leur famille et retrouver leur place au sein d’un environnement social et culturel favorable à leur épanouissement.




Méthodologie utilisée pour la colonie

La colonie


Au cours de cette année, nous avons été frappés par le fait que certains enfants vivaient sous l’emprise d’une culpabilité qu’ils portaient en eux depuis qu’ils avaient quitté leur famille. On les avait accusés de sorcellerie et d’être la source des malheurs et de toutes les difficultés que rencontraient leurs familles. De ce fait, un grand nombre d’entre eux vivaient dans des schémas de pensée qui les menaient à la déprime et à des frustrations qui détruisaient leur vie. D’autres, par contre, entretenaient des rancœurs comme moyen de défense et éprouvaient même un désir de vengeance.
Groupe des enfants des rues participant à la colonie de vacances du centre centre Ndako Ya Biso à Kinshasa Alors nous avons recherché comment aider ces enfants à dissiper leurs frustrations et à se détacher de leur rancune pour qu’ils puissent vivre libres. Nous avons pensé qu’il était important d’ajouter une « lettre » aux dessins et autres activités traditionnelles organisées durant les colonies précédentes. Pour la plupart, les enfants ont adressé ces lettres aux membres de leurs familles qui refusent de les accueillir ou qui ont été la cause de leur descente dans la rue. Après les avoir rédigées, ils ont pu reprendre confiance en eux et sont parvenus à abandonner complètement toute idée de culpabilité ou de vengeance.





Installation de la colonie

Méthodologie


Complicité entre les enfants des rues de Ndako Ya Biso et leur animateur Arnold Pour mener à bien notre colonie, nous avons utilisé aussi une méthodologie basée sur l’affection, mais en mettant l’accent sur le principe de Bouddha qui dit :
Ne te contente pas d’agir, sois là.

A ce niveau, il faut souligner que nous faisons toujours très attention, dans notre pédagogie de travail, à répondre au premier besoin de l’enfant qui est celui de se sentir exister pour l’autre. Et ceci ne peut se faire que par la présence. En réponse à cette attente, les enfants ont besoin d’une présence. L’équipe éducative en est consciente et prend bien soin d’être là, présente pour que les enfants se sentent suffisamment importants. Durant la colonie, elle a manifesté cette présence par une écoute empathique.

Au-delà de cette méthodologie, notre colonie a vécu des moments importants que nous vous détaillons ci-après.





Jeux et loisirs

L'installation de la colonie


Les enfants des rues profitent d'une baignade Il ne faut pas oublier que les premiers bénéficiaires de la colonie sont les enfants. Il est donc important qu’ils soient au centre du projet.
C'est pourquoi tous les préparatifs de la colonie ont été réalisés ensemble, avec les enfants.

Nous leur avons fait prendre conscience de la responsabilité qui était la leur pour la réussite du projet.
La colonie a regroupé 31 enfants, âgés de 10 à 15 ans, sous la responsabilité de 9 éducateurs. A notre arrivée sur le site, nous avons tout d’abord posé les règles puis réparti les groupes et les tâches.





Ecoute empathique

Les jeux et les loisirs


Les enfants des rues profitent d'une baignade Afin d’éviter des problèmes de tension, d’exclusion et de violence extrême rencontrés l’an passé, où nous avions organisé les jeux de manière à créer une ambiance compétitive, nous avons changé de tactique.

Cette année, nous avons mis en place une mosaïque de jeux coopératifs pour permettre une communication positive entre les membres du groupe, en vue de stimuler la confiance en soi, en l’autre, ainsi que le respect mutuel.




Le travail de deuil

L'écoute empathique


Les enfants des rues profitent d'une baignade En accordant une écoute active ou empathique, les éducateurs ont permis aux enfants d’exprimer leurs craintes, leurs espoirs et la gestion de leurs émotions. Par cette qualité de présence des éducateurs, les enfants ont pu mettre des mots sur leurs sentiments, leurs besoins et chacun a pu formuler une demande concrète de pardon libérateur.




La réinsertion des enfants de la rue

Le travail de deuil


Indispensable travail de deuil pour les enfants de rues Nous avons remarqué qu’après toutes ces années de rupture, les enfants n’avaient pas pu effectuer leur travail de deuil. La plupart des enfants qui participaient à la colonie étaient des orphelins. Ils n’avaient pas pu pleurer leurs parents ou les autres membres de la famille qui leur étaient chers et qui étaient décédés. Bien souvent, ces enfants avaient quitté leur famille après des accusations de sorcellerie qui rejetaient sur eux la responsabilité de la mort ou de la disparition des défunts. Les enfants avaient utilisé pendant longtemps leur énergie à refouler leurs larmes, ce qui avait pour conséquence de créer des tensions dans leurs corps. En effet, quand on ne laisse pas éclater ses sanglots lors des funérailles, ils restent en nous. Pleurer un peu plus tard, seul dans un coin de la rue, n’a pas du tout le même effet libérateur.

Les enfants avaient besoin de vivre leurs émotions, de pleurer leur mort, d’exprimer leur rage, leur frustration, leur désespoir, la perte de leur personnalité et de leur identité ainsi que de songer au sens de leur propre vie. Ils avaient, pour ceux accusés de sorcellerie, accepté le tout avec le fatalisme de la victime impuissante. Ils ont été victimes de violences physiques et verbales pour des faits dont ils n’étaient pas responsables. Culpabilisés et frustrés, ils s’enfermaient toujours davantage dans la dépression.




Lettres écrites par les enfants de la rue

Le pardon libérateur


Indispensable pardon libérateur pour les enfants des rues La réaction de deuil n’était pas réservée seulement au décès. Elle était aussi consécutive à la perte de leur personnalité et de leur identité, à la rupture des liens avec leur famille, mais aussi à un espoir déçu ou à une attente frustrée par les démarches de médiation entreprises par les éducateurs mais restées vaines.

Pour relier leurs sentiments de tristesse au besoin de réconciliation et d’unité, l’équipe éducative les a amenés à formuler une demande concrète basée sur le pardon, un pardon libérateur.




La messe

Les lettres


Lettre de pardon adressée à sa famille par un enfant des rues Les lettres ont été utilisées comme un outil important dans la gestion des relations interpersonnelles, de leurs émotions et de la communication efficace entre l’enfant, sa famille et la communauté. Elles ont, aussi, permis de favoriser la réconciliation de l’enfant avec lui-même, sa famille et la communauté. Ainsi, nous avons recueilli plusieurs lettres de pardon adressées aux familles et même à d’autres membres de la communauté. Un enfant, par exemple, a écrit à un pasteur à qui il avait volé son téléphone. Nous avons eu des lettres de pardon et des lettres pour les défunts.
Lettres de pardon
La demande de pardon a été une étape importante dans cette colonie. Les enfants ont, à travers ces lettres, donné ou demandé pardon et même cherché à impliquer leur parent défunt dans cette démarche de pardon et de réconciliation avec la famille.

Bien que la lettre apparaisse comme une technique, elle est surtout une attitude intérieure. Elle est essentiellement un appel à la conscience et à la liberté des membres de la famille, à mesurer la portée de leurs actions, de leurs paroles, afin qu’ils reconnaissent leur injustice et renonce au mal. Ces lettres de pardon ont permis de libérer les enfants de leur culpabilité, de leur rancœur et de tout désir de vengeance. Elles ont permis la gestion efficace de leurs frustrations et traumatismes. Avec les lettres de pardon, les enfants ont pu entamer la résolution pacifique des conflits dans leur famille et leur communauté. Elles ont favorisé, chez les enfants qui étaient réunifiés, un mieux vivre ensemble en famille.
Après la colonie, plusieurs animateurs ont apporté les lettres à leurs destinataires. Certaines lettres ont déjà porté leurs fruits. Des familles ont pu demander pardon et accepter de récupérer leurs enfants.
Lettres adressées aux parents défunts
Outre les lettres de pardon adressées aux membres de leur famille, nous avons récolté plusieurs autres lettres que certains enfants avaient adressées à leurs parents défunts, pour qu’ils intercèdent pour eux auprès de Dieu, pour qu’il touche le cœur des membres de leurs familles qui les rejettent et les accusent de sorcellerie afin qu’ils puissent les accueillir, leur permettre de retrouver leur place dans la famille et reprendre le chemin de l’école. Les lettres étaient écrites en lingala et nous les avons traduites en français.




LLes fruits de la colonie, témoignage

La messe


Enfant des rues en prière La messe a été un moment de rencontre avec Dieu. Dans notre culture congolaise, les enfants aiment prier. Ils croient en Dieu. Ils croient en sa miséricorde. Ils savent que lui seul peut changer le cours de leur vie.

Après la messe, il y a eu un moment très fort en émotion. Nous étions au pied d’un palmier et le prêtre qui officiait a pris toutes les lettres adressées aux parents défunts pour les brûler. C’était pour les enfants, un moment important. En effet, quand on perd quelqu’un qu’on aime, on se sent au désespoir de ne plus pouvoir rien faire pour lui. Agir permet d’alléger le sentiment de culpabilité inhérent à tout processus de deuil. S’occuper des funérailles, c’est accompagner le mort jusqu’au bout.

Tout deuil non résolu engendre des blocages émotionnels. Avec ces lettres, les enfants avaient l’impression d’avoir vraiment fait quelque chose pour leurs parents décédés.




Parrainage

Les fruits de la colonie


Témoignage d'un enfant des rues
Témoignage de Moïse
Moïse est un garçon de 13 ans accompagné et suivi par le centre Ndako Ya Biso depuis plusieurs années. Il a déjà été réunifié et a rechuté. Ses parents sont divorcés. Sa mère s'est remariée avec un militaire. Elle vit avec son nouveau mari dans un camp militaire.

L’enfant vit avec son grand-père maternel qui lui aussi est remarié à une autre femme. Il explique que sa vie auprès de son grand-père est entourée d'énormes difficultés. Un jour par exemple, il jouait, avec ses amis, à la balançoire (ils avaient accroché une corde à une branche d'arbre). Soudain, la branche d'arbre a cédé et il est tombé dans une marmite qui contenait de l'eau qui bouillait. Il a été fortement brulé. La femme de son grand-père est arrivée et a commencé à le taper, alors qu’il souffrait beaucoup de ses brûlures.

Un autre jour a-t-il dit, cette femme l’a blessé avec une machette, après avoir constaté la perte d'une somme d'argent croyant que c'était lui qui l'avait volée, alors que c'était sa grande sœur. Elle l'a ensuite injurié. Chaque fois qu'il se passait quelque chose, elle le grondait, l'enchaînait et l'enfermait dans une pièce pendant plusieurs heures voire même une journée.

Dans le souci de se réconcilier avec sa famille, l'enfant a écrit des lettres pour demander et exprimer son pardon, à cette femme et à son grand-père. Il a aussi exprimé le désir de regagner sa famille, mais veut vivre auprès de sa mère biologique.





Si vous le souhaitez, vous pouvez vous associer à cette action et
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Les enfants des rues de Kinshasa

Les débuts : Ndako Ya Biso, une maison pour les enfants de la rue
Un lieu d'espoir : Une nouvelle maison pour les enfants de la rue
Accueil des garçons : Le centre des garçons
Accueil des filles : Le centre des filles

Un exemple concret : L'histoire de Jonas
Un phénomène préoccupant : Les enfants sorciers
Des résultats parlants : Les enfants réinsérés dans leur famille
Des récits poignants : Témoignages d'enfants
Sensibilisation et prévention : Les enfants des rues et la drogue

Activités du centre : Agenda des activités 2007 à titre d'exemple
Sensibilisation de la population : Fête du voisinage Avril 2011
Un atout précieux : Colonie de vacances pour les enfants des rues
enfants de la rue réinsérés au Congo Kinshasa




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A ce titre, vous recevrez régulièrement de leurs nouvelles. Nous vous enverrons des photos et y joindrons, de temps à autre, une lettre écrite par l'un des enfants ou un de leurs dessins que nous aurons choisi pour vous.

Vous pourrez répondre à ces courriers et envoyer vos encouragements à vos filleuls, il vous suffira de nous faire parvenir votre lettre que nous nous ferons un plaisir de leur transmettre.
Si vous souhaitez leur envoyer un colis, nous vous conseillons d'utiliser notre service de cadeaux en ligne qui, dans la lignée du commerce équitable, vous permet d'offrir aux enfants des objets qui seront achetés directement sur le marché local.

Nous vous demandons d'adresser toute correspondance à notre siège social, nous nous chargerons de la faire parvenir à Kinshasa.

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