Les lettres
Les lettres ont été utilisées comme un outil important dans la gestion des relations interpersonnelles, de leurs émotions et de la communication efficace entre l’enfant, sa famille et la communauté. Elles ont, aussi, permis de favoriser la réconciliation de l’enfant avec lui-même, sa famille et la communauté. Ainsi, nous avons recueilli plusieurs lettres de pardon adressées aux familles et même à d’autres membres de la communauté. Un enfant, par exemple, a écrit à un pasteur à qui il avait volé son téléphone. Nous avons eu des lettres de pardon et des lettres pour les défunts.
Lettres de pardon
La demande de pardon a été une étape importante dans cette colonie. Les enfants ont, à travers ces lettres, donné ou demandé pardon et même cherché à impliquer leur parent défunt dans cette démarche de pardon et de réconciliation avec la famille.
Bien que la lettre apparaisse comme une technique, elle est surtout une attitude intérieure. Elle est essentiellement un appel à la conscience et à la liberté des membres de la famille, à mesurer la portée de leurs actions, de leurs paroles, afin qu’ils reconnaissent leur injustice et renonce au mal. Ces lettres de pardon ont permis de libérer les enfants de leur culpabilité, de leur rancœur et de tout désir de vengeance. Elles ont permis la gestion efficace de leurs frustrations et traumatismes. Avec les lettres de pardon, les enfants ont pu entamer la résolution pacifique des conflits dans leur famille et leur communauté. Elles ont favorisé, chez les enfants qui étaient réunifiés, un mieux vivre ensemble en famille.
Après la colonie, plusieurs animateurs ont apporté les lettres à leurs destinataires. Certaines lettres ont déjà porté leurs fruits. Des familles ont pu demander pardon et accepter de récupérer leurs enfants.
Lettres adressées aux parents défunts
Outre les lettres de pardon adressées aux membres de leur famille, nous avons récolté plusieurs autres lettres que certains enfants avaient adressées à leurs parents défunts, pour qu’ils intercèdent pour eux auprès de Dieu, pour qu’il touche le cœur des membres de leurs familles qui les rejettent et les accusent de sorcellerie afin qu’ils puissent les accueillir, leur permettre de retrouver leur place dans la famille et reprendre le chemin de l’école. Les lettres étaient écrites en lingala et nous les avons traduites en français.
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