Aide aux orphelins du SidaPoint d'Ecoute, Gisenyi, Rwanda
Exemple de rapport annuel
Suivi psycho-social des ménages d'orphelins
Le programme d’aide aux orphelins du Sida prend en charge 510 orphelins répartis en 135 ménages dans les districts de Rubavu et Rutsiro de la province de l’Ouest.
La prise en charge psychosociale est un élément très important de l’aide aux orphelins du VIH/Sida, qu’ils soient malades ou non. Elle est basée sur le « counseling » et permet aux enfants de se sentir compris, épaulés, réconfortés par les conseillers qui sont les animateurs et superviseurs.
Le terme de « counseling » est utilisé pour désigner un ensemble de pratiques très diverses qui consistent à orienter, aider, informer, soutenir et traiter. Le « counseling » peut se définir comme une relation dans laquelle une personne tente d'aider une autre à comprendre et à résoudre des problèmes auxquels elle doit faire face.
Le suivi permanent par des visites à domicile est un outil que le Point d’Ecoute a privilégié pour le programme des orphelins du Sida où les animateurs et superviseurs sont en contact permanent avec les fratries. En effet, il s’agit d’enfants en grande difficulté qui ont besoin d’être soutenus afin de les aider à faire face aux multiples défis qu’ils rencontrent et de créer un cadre favorable à leur épanouissement.
Dans le cadre du suivi, les cas suivants ont été relevés au cours de l’année :
- 20 conflits au niveau des ménages,
- 13 abandons des foyers par l’enfant chef de famille,
- 3 mariages précoces,
- 8 grossesses non désirées,
- 4 maisons intégralement détruites par les pluies torrentielles.
Ils ont tous pu trouver une solution grâce à l’intervention des animateurs, les plus douloureux restant les cas de grossesses non désirées dont nous avons parlé dans notre rapport précédent.
Il est à noter que les micro-projets entrepris par ces jeunes filles portent leurs fruits et amènent progressivement les ménages mère/enfant et leur fratrie vers l’autonomie.
Parmi les conflits dans les ménages, on trouve quatre cas d’exploitation des filles par la famille d'accueil pour le travail domestique au détriment de l’école.
Les dix autres cas mettent en cause un parent d’accueil qui usurpe ses droits quant aux biens des enfants. On a ainsi constaté deux cas de vente forcée de chèvre, quatre cas d’usurpation de parcelle et dix cas d’appropriation de biens comme des vêtements ou un poste radio reçus en cadeau de parrainage.
Sur les treize abandons de foyer, douze concernent des jeunes filles qui ont choisi de gagner de l’argent en devenant domestiques pour des familles aisées de la ville. Quatre d’entre elles sont déjà rendues à la raison et revenues dans leur ménage.
Les animateurs ne désespèrent pas pour six autres jeunes filles, les trois restantes étant par contre fermement décidées à ne plus vivre en fratrie et c’est finalement leur droit le plus strict.
Le dernier cas est un dénommé Munezero Ishimwe qui avait abandonné l’école et la famille pour garder des vaches. Il a été localisé par les animateurs qui l’ont sensibilisé et il est actuellement de retour dans son foyer. Il a repris aussi le chemin de l’école.
| |